Prendre sa place
Dans le milieu du bien-être du développement personnel, « prendre sa place » est un peu le leitmotiv du moment, le Graal à atteindre absolument.
Mais c’est quoi en fait « prendre sa place » ? Réflexions personnelles sur le sujet...
Prendre sa place. Le bout du chemin ?
Je me suis longtemps dit çà. Que c’était la finalité absolue. Qu’une fois qu’on avait pris sa place, le reste devenait facile, évident, et que ce long travail sur soi était terminé.
Oui…
Mais aujourd’hui, je commence à changer d’avis. A me dire que je me suis complètement trompée.
Encore une bonne raison de se mettre la pression...
J’ai le sentiment, quand on « travaille » sur soi, que l’on passe son temps à mesurer son avancement, à faire la liste de tout ce que l’on voudrait encore changer ou améliorer, à regarder le temps passé en se disant souvent que les choses ne vont pas assez vite, que cela n’avance pas comme on le souhaite.
Alors ce Graal, que l’on garde en ligne de mire, et que l’on peut mettre du temps à atteindre, c’est une bonne raison supplémentaire pour s’auto-flageler, pour se dire « tu vois...t’as toujours pas réussi à prendre ta place ! », « tu n‘avances pas ! », « il n’y a rien qui change ! » etc.
Et puis, avec toute cette pression, le jour où cela arrive, peut-on en avoir conscience ? Ou a t’on besoin que ce soit les autres qui nous valide si, oui ou non, on y est ? Dans cette fameuse place ?
Prendre sa place ? Ou prendre ses places ?
Je trouve qu’il y a quelque chose de définitif dans cette expression, qui ne correspond pas à l’idée que je me fais du « chemin de vie ».
Si on part du principe que nous sommes en perpétuelle évolution, est-ce que finalement la vie ce n’est pas comme une succession de sauts de puce ? Dans laquelle on passerait notre temps à évoluer, en sautant de place en place ? Et en acceptant, du coup, que l’on occupe « sa place » uniquement ponctuellement, que l’énergie et le temps que l’on met à en atteindre une, on les utilisent aussi à apprendre à s’en défaire, en partant vers la suivante.
Mais au final ? Ça veut dire quoi du coup ?
Je crois….que je ne sais toujours pas en fait.
Je pense que c’est être à un moment de sa vie où on se sent aligné avec qui on est, et avec ce qu’on est. Où on se sent en confiance. Où tout nous semble normal et confortable. Pas dans le sens où tout va toujours bien, que c’est le bonheur permanent, mais plutôt dans le sens de « là où j’en suis, je sais que je suis en mesure de profiter des jolies choses, tout en étant capable, le cas échéant, de pouvoir supporter et me relever des moins jolies choses ».
Et finalement, est-ce que prendre sa place, ça ne voudrait juste pas dire être à un endroit et se rendre compte qu’on ne la cherche plus ? Que l’on est là où on doit être à cet instant T, en étant qui on est à cet instant T ?
Vous en pensez quoi vous ? Comment voyez-vous les choses ?