Les injonctions du milieu du bien-être
Injonction : Action d'enjoindre - ordre exprès, formel – se soumettre, obtempérer à une injonction.
Bienvenue à ce petit florilège des injonctions des plus courantes dans le milieu du bien-être.
Je vous ai fait une petite sélection personnelle de celles qui me marquent le plus.
L’objet n’est pas du tout de me moquer ou de critiquer qui que ce soit. Personne n’est parfait, moi la première.
C’est juste qu’il y a certaines choses qui m’agacent par moment. Peut-être que vous aussi. Du coup, c’est l’occasion d’en parler.
Il faut arrêter de dire « il faut ».
J’avoue, c’est mon injonction préférée !
Bon vous l’aurez compris, on est assez mal barré avec cette phrase… c’est un peu contradictoire tout ça.
Alors oui, je suis d’accord avec le fait que se dire en permanence « il faut » ou « je dois » ce n’est pas forcément l’idéal, parce que ça habitue le cerveau et le mental à une certaine forme de pression.
Pour autant, se mettre la pression pour arrêter de se mettre la pression, c’est contre-productif.
Vous vous dites régulièrement « il faut » ou « je dois » : ce n’est pas grave. Essayez juste d’en prendre conscience, de ne pas vous en vouloir, et, à votre rythme, quand c’est confortable pour vous (et ceux qui sont venus en bain de forêt avec moi savent que cette notion est primordiale pour moi), de changer votre façon de « dire » et donc de penser.
Il ne faut pas dire « travailler » sur soi. Ou utiliser le mot « travailler ».
Je suis tellement en désaccord avec cette idée !
Ce n’est pas le mot « travailler » qui pose problème. C’est plutôt le rapport de chaque personne avec ce mot.
Pour certaines personnes, « travail » rime avec pénibilité, souffrance, difficulté, etc.
Pour moi c’est complètement le contraire : J’ai la chance d’avoir toujours aimé mon travail et les endroits où j’ai travaillé. Attention, ça ne veut pas dire que tout était tout le temps tout rose, ou simple ou facile. Mais oui, globalement, j’aime mes 2 activités professionnelles, qui me permettent de m’épanouir. De ce fait, derrière le mot « travail », il y a pour moi des notions de réussite, de plaisir, de fierté, d’évolution, etc. Plutôt des notions positives donc.
Et puis pour moi,le mot « travailler » ramène aussi à la notion d’effort et de récompenses. Et c’est ça aussi « travailler » sur soi : c’est long, parfois difficile, ça demande de l’implication… Mais quel cadeau au bout du chemin !
Conclusion : on ne s’en prend pas à un mot par principe. On essaye juste de s’aligner avec le vocabulaire et les croyances de la personne que l’on a en face de soi (dis-donc...mais ce serait pas les bases de la communication ça?)
« Non mais c’est qu’il y a une raison si ça s’est passé comme ça... »
J’avoue... celle-ci... c‘est plus compliqué.
Pourquoi ? Parce que je suis assez partagée…
Une partie de mois pense réellement que oui, il y a des choses qui arrivent par ce que « les étoiles s’alignent » comme j’aime bien le dire.
J’ai, par contre, beaucoup plus de difficultés avec le fait d’utiliser cette vision des choses comme une excuse pour justifier une action/une inaction dont on ne serait pas forcément « fier », ou un petit (ou gros) défaut…C’est beaucoup trop facile...On a le droit de ne pas être parfait, mais j’estime (et ce n’est que mon avis) que l’on n’a pas le droit de se voiler la face à ce sujet en se trouvant des excuses.
Ça me rappelle un peu un sketch que j’avais vu : la comique racontait que c’est très important d’avoir un ami astrologue, car quand on fait n’importe quoi, il nous explique toujours de quelle planète c’est la faute...
Tu tousses...Y a un truc que tu n’as pas dit….
Cette dernière petite injonction pour la route est également un peu compliquée.
Oui, je suis persuadée qu’il y a un lien entre le psycho-émotionnel et le corporel. Et, soyons fou, j’irai jusqu’à dire que j’en suis certaine.
Mais. Et c’est un grand MAIS, ce n’est pas le filtre d’analyse principal. Ce n’est qu’un indicateur à l’arrière plan. Quand j’ai passé 2h dehors en t-shirt, sous la pluie et dans les courants d’air, et que le lendemain je tousse, c’est peut-être surtout que j’ai pris froid….Quand je me rends compte que mes yeux me tirent le soir, ce n’est pas parce qu’il y a quelque chose que je ne veux pas voir, mais plutôt parce que je n’ai plus 20 ans et que j’ai passé 10 devant mon ordinateur…
Et puis le point le plus important, c’est que dans le cas des personnes qui ont des pathologies lourdes, voir fatales, je trouve ça hyper violent et culpabilisant de sous-entendre que c’est par ce qu’elles n’ont pas réglé un truc. Non ?
Voilà. C’était juste mon petit partage du moment. Ma vision des choses, pas une vérité absolue.
Quand on parle de bien-être on parle aussi d’être bien...Donc on arrête, autant que possible, de se faire du mal avec toutes ces injonctions !